22 juin 2015
DĂ©part ce lundi 22 juin 2015 dâEgilstadir. . Nous venons de traverser les magnifiques fjords de lâEst afin de rejoindre dans la soirĂ©e Laugar, plus au nord, tout prĂšs dâHusavik. Les conditions mĂ©tĂ©os sont meilleures que la veille, dâailleurs chaque jour, cela sâamĂ©liore un peu, il y surtout moins de nuages et de brume et du coup la visibilitĂ© est bien plus intĂ©ressante. Nous reprenons la numĂ©ro 1, cette fameuse route qui fait le tour de lâIslande, longue de 1339 km. A lâheure oĂč jâĂ©cris ces lignes, je suis dans lâavion de retour pour la France et je peux vous dire quâĂ la fin de notre tour, les kilomĂštres au compteur de notre petit Jimmy frĂŽleront les 2800 km, soit plus du double de cette longueur.
Rouler sur la number one ne signifie pas forcĂ©ment rouler sur du bitume. Câest ce que nous croyions mais que neni. Dans certaines parties de lâIslande, brutalement le revĂȘtement change et nous nous retrouvons Ă nouveau sur du gravier. Dans ce pays, il ne faut jamais croire trop longtemps que lâon peut rouler sur de lâasphalte bien lisse. On commence Ă sây habituer Ă prĂ©sent, la vitesse maximum est de 40 Ă 50, câest dĂ©jĂ pas mal. Il existe des routes encore pires, qui sont appelĂ©es « F » . Celles ci sont interdites si vous nâĂȘtes pas en 4X4. Comme lâĂ©tĂ© cette annĂ©e a pris pratiquement 6 semaines de retard, il se trouve que beaucoup de ces « F » roads sont fermĂ©es Ă cause de laâŠneige. Ca parait fou mais câest ainsi .
Avant de les emprunter, il est prĂ©fĂ©rable d’aller consulter le site internet spĂ©cialisĂ©, qui donne Ă la fois lâĂ©tat des routes et les conditions mĂ©tĂ©os. Ce site sâappelle http://www.vegagerdin.is/english/road-conditions-and-weather/. TrĂšs utile le matin avant de dĂ©marrer si lâon veut se rendre dans des endroits un peu difficiles, ça vous Ă©vitera comme Ă nous de faire des kilomĂštres inutiles. Devant une route fermĂ©e, au mieux, vous ferez demi-tour, au pire vous ferez un dĂ©tour qui pourra vous rallonger de plusieurs dizaines de kilomĂštres, voire une centaine parfois. LĂ , se pose alors un autre problĂšme, celui de lâessence..en Islande, il faut savoir quâon peut parfois faire plus de 100km sans trouver de station. Celles-ci par contre sont trĂšs pratiques, elles font tout, essence, cafĂ©, restaurant, Ă©picerie, information, etc..NâhĂ©sitez donc pas Ă refaire souvent le plein, mĂȘme quand vous ĂȘtes encore Ă la moitiĂ© du rĂ©servoir…surtout si vous conduisez un 4X4, plus gourmand en carburant. Personnellement, ça ne nous est pas arrivĂ© mais on en a croisĂ© certains au milieu de la pampa, en panne dâessence, furieux surtout aprĂšs eux mĂȘme dâavoir Ă©tĂ© si peu prĂ©voyant.
On croise comme tous les matins notre petite cascade habituelle ainsi que tout un tas de moutons. Quand on pense que les islandais considĂšrent quâactuellement la saison est plutĂŽt sĂšche. Quâest ce que ça serait si on Ă©tait en pĂ©riode humide. Il parait que beaucoup de routes se traversent alors Ă guĂ© et lĂ , le 4X4 est encore plus indispensable.
AprĂšs avoir passĂ© le point le plus nord de notre voyage, nous traversons une zone totalement lunaire, encore plus que celles que nous avions dĂ©jĂ traversĂ©es. Je pense que la mission Appolo, avant de partir pour la lune a du sâentrainer ici, ça y ressemble tellement. Plus loin, câest la traversĂ©e dâAsbyrgi et son spectaculaire canyon pour nous diriger vers Detifoss, la cascade (une de plus!!) la plus large dâIslande. Plus de 100m de chutes dâeau sur plusieurs niveaux. Je me rĂ©pĂšte un peu je sais, mais câest Ă chaque fois incroyablement impressionnant. Le contraste est saisissant avec lâenvironnement totalement austĂšre et rocailleux. Dâou vient toute cette eau, de façon ininterrompue, des millions, des milliards de litres qui dĂ©valent en permanence, comment est-ce possible? Detifoss est la cascade la plus large dâIslande et mĂȘme dâEurope sâest on laissĂ© dire, on veut bien le croire. Et bien sur, l’accĂšs au site est toujours totalement gratuit, pire mĂȘme, vous ne rencontrez personne, tout juste sâil yâa un panneau indicatif, pas une petite cabane ou une boutique Ă touristes, rien. Que la nature et rien dâautre, on apprĂ©cie. En mĂȘme temps, pour s’y rendre, c’est pas facile. C’est pas fait pour les bus…!!
Sur la route de Laugar, notre destination finale du jour, se trouve dans le parc de Myvatn, Namafjall, une zone de haute tempĂ©rature comportant des events de vapeur et des marmites de boue. Typiquement ce quâon trouve dans pleins dâendroits en Islande mais quâon nâavait pas encore rencontrĂ©. A 1000 metres de profondeur, la chaleur dĂ©passe 200 degrĂ©s. La vapeur est accompagnĂ©e de divers gaz tel que lâhydrogĂšne sulfurĂ© qui donne aux sources chaudes leur odeur caractĂ©ristique, en gros, une odeur dâoeuf pourri. les couleurs jaune, orangĂ©, bleutĂ© de lâendroit sont magnifiques. La terre islandaise bouge, est en perpĂ©tuelle Ă©bullition, on se sent tout petit devant cette force de la nature qui est lĂ sous nos pieds, on la perçoit physiquement, on la voit, et câest surtout cela quâon a adorĂ©.
DĂ©part demain pour Husavik, on va voir les baleines…