5 au 8 décembre 2015
Arrivée mouvementée en Irlande
Du 5 au 8 décembre 2015, pour finir l’année en beauté, Nath et moi avons décidé de franchir la mer d’Irlande pour nous rendre au pays des Leprechauns. Après une escale à Londres et quelques ennuis météos qui nous ont obligé à changer d’aéroport, nous arrivons à Dublin en fin de soirée. Les premiers instants sur le sol gaélique s’annoncent difficiles, le climat irlandais est conforme et fidèle à ce qu’on en attendait.
Il y a un un peu plus de 20 ans, nous avions passé 15 jours en Irlande, un peu à la même période. Il faisait beau le jour, et pluvieux et venteux la nuit. La météo se montrera clémente tout au long du séjour dans cette capitale que l’on imagine hors du temps mais qui en définitive s’est révélée pétillante, festive et généreuse.
En dehors du Dublin officiel, celui d’O’Connel, Parnell ou Parkin, héros de la résistance irlandaise face aux anglais abominatifs, celui des grands écrivains, Jonathan Swift, Bernard Shaw ou Oscar Wilde, celui des grands musées, nous avons découvert un Dublin moderne et branché, loin de la ville que nous avions traversée brièvement il y a 24 ans.
C’est aussi une ville à dimension humaine où il fait bon flâner le long du grand Canal ou de la Liffey. Dublin est doux et agréable à vivre et quelques jours nous suffiront largement pour en faire le tour
Départ de la ballade sur O’Connel bridge
Notre hôtel, le Clarence, propriété du groupe mythique U2, se trouve sur Wellington Quay, le long de la Liffey, la rivière qui traverse Dublin et non loin de O’Connel bridge. C’est de là, que le lendemain, nous décidons de commencer à pied notre découverte de la capitale de l’Eire. Dans ce pays, nous découvrons que tout est écrit bien sur en anglais mais aussi en gaélique, langue complexe et encore parlée par environ 500 000 personnes tous les jours.
O’Connel Bridge date du XVIIIème siècle, il s’agit de l’axe principal de la ville; il relie les deux rives de la Liffey et offre un superbe point de vue sur la ville, notamment sur half penny bridge (à l’époque il fallait s’acquitter d’un demi penny pour passer le pont) en amont et sur Custom house (la maison des douanes) en aval. Nous aurons l’occasion d’y aller plus tard, le batiment est très beau.
Au nord de la Liffey
Le point commun que nous avons avec les irlandais est cet affrontement permanent que nous avons eu avec les anglais à travers les siècles. Ici, partout à travers la ville, nous allons retrouver trace des célébrités qui ont résisté et affronté les anglais. C’est le cas de Daniel O’Connel dont le monument se trouve au départ de la rue qui porte son nom. Il est considéré comme le libérateur de l’Irlande surtout à l’occasion de son combat victorieux en faveur de l’émancipation des catholiques irlandais en 1829.
Un peu plus loin, toujours sur O’Connel se trouve un autre grand patriote, représenté les bras, grands ouverts, James Larkin, grand chef syndicaliste connu pour ses phrases chocs. Celle gravée sur le socle de sa statue est à l’image du personnage: » les grands ne sont grands que parce que nous sommes à genoux, levons nous ». Les grèves (avis personnel) avaient à cette époque toute leur légitimité tant l’oppression et l’injustice régnaient dans ce pays.
Quelques centaines de mètres plus loin, nous apercevons la General Post Office (GPO), qui date de 1818 dont il ne subsiste plus qu’aujourd’hui le portique à colonnes et la façade. L’intérieur ressemble aujourd’hui à un hôtel Art Déco. Elle sert encore aujourd’hui de poste. A l’époque des insurrections de 1916, la GPO était devenue le coeur symbolique de la nation et son centre névralgique. C’est pour cela que l’essentiel de son batiment a été détruit puis entièrement reconstruit en 1919. A l’intérieur se trouve également un musée que nous n’avons pas eu le temps de visiter.
Visible de loin depuis le GPO, au centre de la rue, se trouve le symbole de la modernité de Dublin, « the Spire », gigantesque aiguille, 120 m d’acier, achevée en 2003, qui a remplacé la colonne Nelson, le vainqueur de Trafalgar, dynamité par l’IRA en 1966, 50 ans après l’insurrection de 1916. Cette aiguille n’est pas à mon avis du meilleur goût. On se demande un peu ce qu’elle fait là et ce qu’elle représente vraiment, mais bon , pourquoi pas, l’Art représentera toujours un mystère pour moi.En tout cas, ça ne vaut tout de même pas la Tour Eiffel ou la Fernsehturm de Berlin.
Messe à Saint-Mary
Toujours plus au nord, sur O’Connel, nous nous dirigeons vers la Cathédrale Saint-Mary, qui est très importante dans l’histoire de l’Irlande. Elle attestait en effet, en 1825, à son inauguration, de la fin des lois pénales contre les catholiques. Au départ les deux cathédrales Christ Church et Saint-Patrick étaient aux mains de l’Eglise protestante anglaise officielle avant leur retour au culte catholique. Nous avons tenu et avons eu la chance d’assister à une messe (il y en a au moins 5 à 6 par jour à Saint-Mary). Nous avons eu beaucoup de plaisir à partager un moment plein de sérénité et de recueillement, à l’heure où la violence règne malheureusement parmi nous.
Après Saint-Mary, nous repartons arpenter les rues, les quais, les docks à la découverte du Dublin moderne, rebâti sur des anciens quartiers devenus insalubres. On traverse Merrion Park et le Parlement, impressionnant mais sobre et austère, comme beaucoup de batiments officiels de Dublin. On fait également une petite incursion au National Gallery, heureusement gratuit car très peu fourni en oeuvres intéressantes.
Fin de journée à Temple Bar
Retour en fin de journée à notre hôtel, il est idéalement placé dans le quartier « Temple Bar ». Après un traditionnel fish and chips, nous allons écouter un peu de musique traditionnelle irlandaise et autres…Dans Temple Bar, tous les bars, pubs regorgent de musiciens jouant live 7 jours sur 7. C’est certainement d’ici qu ‘est sorti le plus grand groupe du monde (chiffre d’affaires: 200 millions d’euros/an), U2. Bono, the Edge, Adam Clayton ont certainement du jouer très souvent dans le quartier avant de connaitre la gloire mondiale. Malgré une petite pluie discrète, d’autres musiciens se produisaient également à l’extérieur…superbe ambiance dans la nuit dublinoise.
Le lendemain, après avoir arpenté le Nord de Dublin, nous décidons de nous rendre au sud de la Liffey, plus médiéval, plus ancien, plus traditionnel.
On part dans le sud, dans le Dublin médiéval
Christchurch d’abord dans le quartier du Dublin Castle. Ici c’est le coeur historique de la ville. A l’origine, l’endroit s’appelait Dubh Linn, le « bassin aux eaux noires », dont la capitale irlandaise tire son nom. Ici, les Vikings fondèrent la première cité royale avant que le Dublin castle, érigé par l’envahisseur Normand n’incarne pendant 700 ans la domination anglaise sur l’Irlande. La Cathédrale Christ Church est la plus ancienne, fondée en 1030, comme souvent, le style anglican est sobre.
A quelques encablures de Christ Church se trouve la plus célèbre des cathédrales irlandaises, Saint-Patrick, sur Saint-Patrick street. Il s’agit de la cathédrale anglicane du diocèse de Dublin.
A l’origine, Saint-Patrick était une modeste église bâtie au XIIème siècle, à l’extérieur des murs de la cité médiévale. Son doyen (dean) le plus célèbre a été Jonathan Swift, l’auteur des voyages de Gulliver. L’intérieur est impressionnant mais sobre et propice à la méditation. On y reste un bon moment, elle est immense, on y trouve beaucoup de tableaux, d’icônes , de sculptures avec les explications, l’occasion de découvrir les grands personnages et l’histoire de l’Irlande.
A la sortie de la Cathédrale, et comme nous en avons désormais pris l’habitude, nous empruntons le bus sight-seeing qui permet d’explorer tous les coins et recoins de la ville avec en prime quelques explications du chauffeur de bus. Nous nous rendons au musée d’art moderne malheureusement fermé le lundi comme la plupart des musées dublinois. On peut descendre du bus et y remonter quand on veut, c’est ce que nous faisons plus tard, notre bus passe devant l’immense usine Guinness, la fameuse bière brune, mais aussi Jameson, le whisky irlandais ainsi que Dunlop, l’inventeur du pneu..eh oui, désolé ça n’était pas Michelin.
Quand on voyage, on adore gouter à la gastronomie locale, en dehors du fish and chips traditionnel, on a gouté bien sur à l’Irish stew, au poulet du Connemara même si on n’a pas osé tester le fameux haggis, la panse de brebis farci, ça sera peut-être pour une autre fois.
Pour finir la journée et notre voyage, et comme nous logeons dans Temple Bar, nous en profitons encore pour aller écouter de la bonne musique traditionnelle irlandaise dans quelques bars. La musique est plutôt anglo-saxonne d’ailleurs plutôt qu’irlandaise, mais l’ambiance est super sympa, super festive, nous sommes étonnés de voir autant de monde un lundi soir, les bars sont pleins et la bière coule à flot.
Dublin est une ville agréable, humaine et festive, si vous avez 3 ou 4 jours à passer dans une ville européenne, optez pour la capitale gaélique, vous ne serez pas déçus.