Pretoria: dimanche 4 septembre 2016
Après 10 heures de vol à bord d’un magnifique 747 de la Lufthansa, nous débarquons ce matin du 4 septembre 2016 à l’aéroport de Johannesburg, dans la province du Gauteng, en plein milieu de l’Afrique du Sud. Nous n’avons pas prévu initialement de rester à Jo’Burg, comme on dit ici, mais de continuer notre route vers Pretoria. Johannesburg constituera l’épilogue de notre voyage, avant de reprendre notre vol pour l’Europe. En attendant, nous voilà partis pour la capitale Sud-Africaine par la number one, une autoroute, un peu comme on en trouve chez nous, 120 km/h maxi par contre. Première surprise au moment de récupérer notre véhicule, il faut se rappeler que nous sommes dans un pays du Commonwealth, ce qui signifie donc que nous allons rouler à gauche. On a déjà roulé « à l’envers » en Europe, en Angleterre, en Ecosse, en Irlande..mais avec notre voiture. Là, nous récupérons un Qashquaï avec le volant à droite, et le changement de vitesse avec la main gauche. Il va bien falloir s’y habituer. L’autoroute de Pretoria est à deux fois 4 voies et les véhicules ne semblent pas spécialement rouler à gauche. Certains véhicules lents sont tout à droite, d’autres restent tranquillement sur les voies du milieu . Pas pratique pour prendre ses marques. Je décide, tel un touriste de base bien discipliné, de rester gentiment à 100 sur la voie tout à gauche, je m’habitue à une nouvelle façon d’observer la route, regarder du bon coté, dans le bon rétro…pas évident. La manipulation du levier de vitesse avec l’autre main me demande quelques ajustements, j’ai l’impression d’écrire avec la main gauche. Nous arrivons malgré tout, quelque 30 minutes plus tard, dans le centre ville de Pretoria par la Nelson Mandela drive. C’est dimanche, l’atmosphère est paisible, tranquille. Il nous fallait attendre le milieu de l’après midi de toute façon pour prendre possession de notre B&B dans la banlieue de Pretoria.
Autant vous le dire franchement, avant de partir dans ce pays passionnant et fascinant, plusieurs clichés semblaient persister dans notre esprit, la nation arc-en-ciel de Nelson Mandela n’est certainement pas un pays comme les autres. Sommes nous encore en Afrique ou dans une Ersatz d’Europe anglo-saxonne, dominée par les blancs? Le pays qui a connu l’apartheid avant l’avènement d’un homme exceptionnel, semble aujourd’hui revenir sur le devant de la scène internationale mais toute la population en profite-elle vraiment ou seule une partie , toujours la même, tire profit des richesses incroyables du pays? Cela nous perturbe et nous contrarie. Le centre-ville de Pretoria nous confirme que nous sommes en Afrique même si l’apparence est européenne. Les bâtiments, l’architecture ressemblent certainement à ce que l’on trouverait chez nous mais la population est 100% africaine, l’ambiance aussi.
Nous avons connu la singulière expérience, pendant plusieurs heures d’être les seules personnes de type européen, dans tout le centre ville. Nous n’avons croisé aucun touriste, ni aucun afrikaaner blanc pendant toute l’après-midi. Etrange…cela tenait certainement au fait que nous étions un dimanche et que ce jour là, comme en Europe, personne ne travaille. On décide donc de déambuler, notre lonely planet à la main, au gré des quelques points d’intérêt du centre de Pretoria. Quelques bâtiments à l’allure victorienne, quelques parcs sympas, très rafraichissants donnent à la capitale un air plus gai.
Nous avons cependant rapidement compris que nous étions dans un pays qui se cherche, encore en voie de développement, où comme souvent, les pauvres (ici, les noirs) vivent en centre-ville et les riches (ici, les blancs) vivent dans des banlieues cossues, dans de superbes maisons, archi protégées, avec des murs immenses surmontées de barbelés et de panneaux indiquant que la propriété est sous surveillance électronique. C’est dans une de ces maisons d’ailleurs que nous avons dormi ce soir là, toit en chaume, un cachet incroyable, végétation tropicale, piscine, double portail électronique, à l’extérieur du « downtown » réservé à la population défavorisée.
Ces quelques lignes sont bien sur le fruit de l’experience de quelques heures, après avoir arpenté les quelques rues d’une capitale un peu artificielle, administrative, comme souvent les capitales le sont. L’Afrique du Sud, c’est à coup sur beaucoup plus que ça et nous avons conscience qu’il faudra encore beaucoup d’années pour inverser la tendance. Nous partons aujourd’hui découvrir, entre autres, une reserve animalière municipale sur la route de Tzaneen à la porte du fameux parc Kruger, le royaume des big five. Nous avons bien l’intention pendant 3 semaines de découvrir davantage la nature sud-africaine , ses paysages fantastiques et une population variée réputée accueillante.
A demain pour la suite de nos aventures sud-africaines