Cape Town…et la Table Mountain !! 🇿🇦

Cape Town et la Table Mountain

Après avoir parcouru depuis Durban à l’est du pays, toute la route côtière sud de l’Afrique du Sud, nous arrivons au Cap, au sud-ouest, par une route extraordinaire. Celle qui surplombe l’océan Indien depuis Cape Agulhas, le point le plus au sud du continent africain, virage après virage, nous a régalé de paysages tous plus superbes les uns que les autres. Entre océans et montagnes, on se croyait un peu en Corse, et à chaque instant, on avait envie de s’arrêter pour prendre une photo inoubliable. Les routes sud-africaines, dans la province du Cap Occidental sont plutôt bonnes mais il est souvent difficile de s’y arrêter, faute de place, c’est un peu frustrant. Le jour de notre arrivée, on a de la chance, le temps est magnifique, le ciel est bleu, cela rajoute encore à la beauté des lieux.

 

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La route du Cap

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Arrivée au Cap

On découvre le Cap en soirée, à une heure difficile, et comme dans toutes les grandes villes, nous tombons dans les embouteillages. Cela nous permet de prendre le temps de voir la ville au ralenti. On découvre qu’ici, comme à Johannesburg, il y a des townships; d’emblée, ça nous refroidit. ce n’est pas qu’on ne veut pas les voir, on a vu des endroits difficiles en Afrique du Sud depuis 3  semaines et nous continuerons à en découvrir. Mais nous n’en imaginions pas tant dans cette cité, qu’on imagine plus active,vivante, ensoleillée, cool et aussi plus afrikaaner, donc plus riche. En Afrique du Sud, les contrastes sont exacerbés, plus il y a de richesse d’un coté , plus de l’autre, il y a de la pauvreté. Ici, ça a l’air flagrant et malheureusement encore bien présent plus de 20 ans après la libération de Mandela. Nous apprendrons plus tard qu’un vaste programme de construction immobilière destiné aux défavorisés est en train de se mettre en place, heureusement car réellement ça nous touche de voir ces bidonvilles indignes d’une nation comme l’Afrique du Sud (et de toute autre nation d’ailleurs)

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Bakoven, quartier du Cap où nous logeons.

Nous arrivons à Bakoven, un quartier du Cap où nous allons passer 3 jours, on passe d’abord  par Camps Bay, la plage du Cap, de l’autre coté de la Table Mountain, la plus vieille montagne du monde qui surplombe le Cap de façon incroyablement impressionnante et spectaculaire. L’Ecrin dans lequel la ville du Cap s’est formée est une merveille de la nature. Une chance inouïe de vivre pour les habitants  entre mer et montagne. La vue de l’atlantique et ses vagues importantes par endroits, nous rappelle pourtant que nous sommes au bord d’un océan. Le Cap de Bonne Espérance n’est pas très loin. Les aventuriers et les marins le connaissent bien pour ses tourments et ses naufrages.

Nous attendions d’être là depuis si longtemps, c’est un peu comme un rêve, un mythe, nous sommes à Cape Town ou Kaapstad comme disent la majorité des habitants ici. Au bout de l’Afrique, au bout du monde, nous venons de parcourir pratiquement 5000km dans le pays. Nous avons vu des des animaux incroyables, des paysages fantastiques, mais pas encore de ville qui ressemble à une ville comme nous l’entendions, un peu à l’européenne. Souvent, celles que nous avons traversées, n’étaient qu’une rue avec des maisons autour, sans âme, sans centre, sans vie. On attend davantage du Cap que l’on nous a décrit comme étant la plus belle du pays. Le bruit des vagues, plus fort qu’ailleurs, lorsque l’on s’endort, nous fait du bien. On se sent un peu aventurier, loin de chez nous, on imagine les marins portugais, hollandais qui jadis passaient par là pour se rendre en Inde. 

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La Table Mountain

Le lendemain, nous décidons de commencer par un incontournable, la Table Mountain, la plus vieille montagne du monde. La Montagne de la Table, comme en dit en français se trouve au nord de la péninsule du Cap qui est elle-même terminée au sud par le cap de Bonne-Espérance. Elle culmine à 1 086 mètres d’altitude. Elle est flanquée à l’ouest de deux collines : Lion’s Head, au sud, et Signal Hill, au nord, et à l’est par Devil’s Peak. La Table Mountain est le symbole principal de la ville du Cap et son attraction touristique principale. On la voit de partout quand on est « en bas ». Son nom vient du fait que quand on le voit de loin, le sommet semble aussi plat qu’une table. Lorsque les nuages s’y accrochent, on dit que la « nappe » est mise.

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La file d’attente de la Table Mountain

Il faut commencer par monter en voiture jusqu’au parking, là ou nous attend le « Cableway », le funiculaire qui nous amènera au sommet. A l’endroit où vous laissez votre voiture, ne vous laissez pas avoir par un gars qui fera mine de vous aider à vous garer (comme si vous ne saviez pas le faire tout seul) et qui vous fera croire qu’il surveille votre voiture (qui est soit disant en danger sans sa surveillance). Il ne fait pas cela gratuitement bien sur, mais j’aurai l’occasion de revenir sur toutes ces « arnaques » permanentes qui parfois nous ont un peu gâché la vie.

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Cableway 

Du parking, vous pouvez aussi faire l’ascension  à pied. Avec le recul, on se dit que c’est ce qu’on aurait du faire. En effet, nous avions beau être en septembre en AfSud, en basse saison, il y avait un monde fou qui était monté comme nous pour faire la queue et attendre ce maudit funiculaire. Alors premier conseil que je vous recommande absolument de suivre, achetez vos billets sur internet avant de venir (http://www.mountaintable.net) sinon vous ferez comme nous, vous n’aurez qu’à rejoindre la file de ceux qui n’ont pas encore de billet et vous regarderez passer sans bien comprendre ce qui se passe, la file de ceux qui les ont achetés avant de venir..et ceci peut durer deux heures, au moins. Alors ok, l’ambiance est sympa, on discute à droite, à gauche mais franchement si vous voulez éviter d’attendre comme nous, suivez ce petit conseil. 

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Cape Town et sa baie vue de Table Mountain

La montée est superbe, la vue sur le Cap et sa baie dans le cableway qui tourne à 360° est déjà un spectacle en soi, cela dure quelques minutes mais au fur et à mesure que l’on monte, le décor est de plus en plus spectaculaire. Au sommet, nous arrivons sur la Table, dont la superficie est de 3 km2 environ. Une multitude de chemins balisés (attention à ne pas en sortir, on fait attention à ne pas dégrader la bio-diversité) permettent de découvrir environ 1500 plantes dont la fameuse Protéa, fleur symbole de l’Afrique du Sud.

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Protéa, fleur symbole de l’Afrique du Sud

De Table Mountain, on voit également très bien la tristement célèbre « Robben Island », lieu d’emprisonnement de Nelson Mandela pendant 27 longues années. Il est également possible de visiter cette île en partant du Waterfront dont je parlerai plus tard.

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Robben Island

Du coté de la faune, on peut aussi y rencontrer le Daman du Cap (un rongeur), qu’on a rencontré, déjà aperçu ailleurs en Afrique du Sud, le Porc-Epic, la mangouste, le Gecko (sorte de lézard), des serpents (qu’on n’a pas rencontrés heureusement). Mais se trouver sur la Table Mountain vaut aussi surtout par la vue (à 360°) absolument incroyable que l’on a sur Le Cap et sa baie ainsi que sur toute la péninsule qui s’étend jusqu’au Cap de Bonne Espérance.

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Le Daman du Cap

Le temps extraordinairement beau que nous avions ce jour nous a permis de voir tout cela dans les meilleures conditions. On a parcouru les plusieurs kilomètres de sentiers en découvrant à chaque instant des vues magnifiques de partout. On n’avait plus envie de descendre tellement c’était beau. Au sommet de la Table, il faut savoir profiter de l’instant présent, ne pas courir comme le font souvent les touristes qui veulent voir trop de choses. Nous avions attendu longtemps pour monter, nous n’y remonterons peut-être plus jamais alors nous avons décidé de bien profiter du spectacle, de toute façon, il n’y a pas de temps limite, vous pouvez rester aussi longtemps que vous voulez.

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Bo-Kaap, le quartier malais coloré

On a fini par descendre, je vous rassure, là aussi, vous pouvez descendre à pied, par le même chemin. Nous, un peu fainéant (c’est pas notre habitude!!), on avait pris l’option funiculaire-retour et hop, direction la ville pour découvrir en bas ce que pour l’instant, on avait vu uniquement d’en haut. Il était décidé de commencer la visite de la ville par un quartier appelé Bo-Kaap, célèbre pour ses maisons colorées. Celui-ci est d’autant plus remarquable qu’il est plutôt populaire, sans moyens extraordinaires. C’est aussi le quartier malais-indonésien de la ville. Les habitants, qu’on appelle les « musulmans du Cap » ont décidé de se distinguer en peignant les façades de leurs maisons de toutes les couleurs, plutôt vives. La rue principale de Bo-Kaap (qui signifie hauteur du Cap en Afrikaans) est la rue Wale. On se gare donc à cet endroit qui n’est pas très loin du downtown où se concentrent la plupart des bâtiments importants.  

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Bo-Kaap

On s’y gare aussi pour ne pas être « emmer… » et je suis poli, par les soit-disant « gareurs-surveillants » de voitures, omniprésents,  qui se sont auto-proclamés de façon tout à fait non-officielle « parcmètres vivants ». Ils portent une espèce de petit gilet jaune fluo qui leur donne, à leur avis, le droit de vous racketter chaque fois que vous voulez garer votre automobile. Alors au début, ça va une fois, deux fois, trois fois mais au bout de la dixième fois, on finit par s’agacer de ce petit manège institutionnalisé partout dans le pays. Alors que l’on s’entende bien là dessus, (je m’attends à être critiqué à ce sujet) ce n’est pas pour les quelques Rands que l’on donne à chaque fois (10 rands = 60 centimes) que je pousse ce petit coup de gueule. C’est pour une question de principe. Les petits malins racketteurs dont je parle, limites mafieux, s’attribuent, au nez et à la barbe de la police,  une rue, un parking, un quartier et décident qui peut se garer dans leur secteur, moyennant finances. Faute de quoi, vous ne retrouvez pas votre voiture, ou au mieux elle est légèrement abimée ce qui est très embêtant lorsque vous avez loué votre véhicule. Nous cherchons donc depuis quelques temps, à placer notre voiture dans un endroit un peu moins en vue. Cela comporte des risques, mais nous ne voulons pas rentrer dans cet espèce de jeu permanent de cache-cache, qui consiste à éviter toutes les demandes quotidiennes d’argent, pour tout et n’importe quoi. Ne demandez jamais votre rue ou un renseignement à un passant, il va systématiquement vous demander de l’argent. Je sais, nous, occidentaux, sommes ultra-favorisés et nous pouvons nous permettre de laisser quelques pièces en échange de menus services et renseignements. Le problème vient du harcèlement permanent, de la mendicité déguisée qui donne l’impression de n’être qu’un portefeuille à pattes et ne nous donne plus envie d’ aller vers les habitants et leur parler. Sujet clos!!!

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Heureusement, nous nous retrouvons à Bo-Kaap dans un endroit magnifique , les façades sont rouges, vertes, bleues, jaunes, oranges et nous mettent de bonne humeur. Nous avons même l’impression qu’elles sont régulièrement repeintes tant la vivacité de la couleur est visible. Nous n’avons pas su pourquoi les habitants de ce quartier avait décidé de donner à leur cadre  de vie cette gaité, cette luminosité alors que souvent ailleurs, on avait pu constater un certain laissez-aller. Les rues également sont pour la plupart pavées, d’origine, ce qui donne un cachet très sympa, très authentique.

Nous quittons Bo-Kaap pour continuer d’explorer la ville. Ayant constaté que finalement, celle-ci n’est pas si grande, on se dit qu’on va faire la visite du centre à pied. De prime-abord celle ci ressemble plutôt à une ville anglo-saxonne, plutôt américaine d’ailleurs, avec des routes et des avenues à angle droit. On se rendra compte rapidement qu’il y a quelque chose de différent à Cape Town. Une atmosphère, une ambiance, un style plutôt décontracté, moins strict. Un mélange aussi de conservatisme un peu anglo-hollandais revisité à la mode plus méditerranéenne. Il ne faut pas oublier non plus que Cape Town est au bord de l’Océan Atlantique, le même que chez nous mais plus au Sud. 

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Hôtel de Ville du Cap

Nous passons plus loin devant Mutual Heights, un imposant building Art Déco qui fut à une époque le plus haut d’Afrique..et le plus couteux, recouvert de marbre noir veiné rose et or. Aujourd’hui ce bâtiment abrite des appartements. Un peu plus loin se trouve l’Hôtel de Ville du Cap, majestueux édifice édouardien situé face à Grand Parade qui est la place principale du Cap, celle ou se rassembla la foule pour écouter le discours de Nelson Mandela au moment de sa libération, 27 ans après. 

Partout, ou l’on se trouve au Cap, il est pratiquement impossible de ne pas voir la Table Mountain, des cadres jaunes sympas ont été installés un peu partout pour faire plaisir aux petits touristes que nous sommes. Franchement, je trouve que c’est une bonne idée, sympa et qui vous laissera de superbes souvenirs. Et franchement, avouez qu’elle est belle, cette table.

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A coté de Grand Parade, se trouve the Castle of Good Hope, château érigé par les hollandais entre 1666 et 1679 pour défendre la ville. Ce fort de forme pentagonale, abrite encore aujourd’hui le quartier général du commandement militaire de la province du Cap-Occidental. Il y a des visites gratuites à 11h, 12h et 14h du lundi au samedi, profitez-en à ce moment. Il faut parler anglais ( ou Afrikaans, glups) bien sûr. Il faut grimper sur les bastions pour la vue d’ensemble de la forteresse et Grand Parade.

Comme je disais précédemment, le centre à proprement parler du cap n’est pas très grand, par contre l’endroit où il faut absolument se rendre, comme souvent dans les villes maritimes est le Waterfront, le bord de mer. Il faut environ 20 à 25 minutes à pied pour s’y rendre en traversant un Cap parfois moderne, parfois conservateur, avec un mélange de bâtiments plutôt sympas.

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Waterfront

Arrivée à Waterfront, toujours sous le soleil, le port de plaisance nous accueille et donne d’emblée une impression de modernité, de dynamisme. Passé le premier pont qui surplombe l’entrée du port, il faut absolument aller voir Nobel Square, petite place où se trouvent les 4 statues des 4 prix Nobel Sud-Africains, Nelson Mandela bien sûr mais aussi Fredrik de Klerk, Desmond Tutu et Nkusi Luthuli..l’occasion de poser aux cotés d’hommes illustres qui ont marqué tout récemment l’histoire de l’Afrique du Sud.

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Fredrik de Klerk…Nath…Nelson Mandela

Le long de Waterfront on flâne, l’atmosphère est paisible, reposante, on voit de jolis bateaux, on retraverse un autre pont pour se diriger vers la ClockTower toute rouge, située à coté de Nelson Mandela Gateway d’ou partent les bateaux en direction de Robben Island. Nous n’avons pas eu l’occasion de nous rendre sur l’île qui est un site inscrit aujourd’hui au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

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Clock Tower à Waterfront

En période d’affluence, les visites de la prison, entre autres, affichent souvent complet plusieurs semaines à l’avance et comme Table Mountain, le mieux est de réserver son billet sur internet bien avant d’arriver en Afrique du Sud. Quand le parcours et le planning est bien défini à l’avance, il est possible de faire ainsi, dans le cas contraire, quand on y va un peu à l’impro comme nous, c’est plus compliqué. Pas grave, on essayera de faire le musée de l’Apartheid à Jo’burg, il parait que c’est un incontournable.

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A waterfront, on peut voir aussi un aquarium et le nouveau stade du Cap construit pour la coupe du monde 2006, on était moins fans d’autant qu’on avait déjà fait un super aquarium à Durban. Le bord de mer était l’occasion de faire une pause dans un cadre sympa, on y voit aussi quelques phoques qui se prélassent au soleil.

Cape Town est sympa, attirante, elle a quelque chose d’unique que l’on n’avait pas encore rencontré en Afrique du Sud, notamment dans les villes. Une âme, une ambiance. Alors certes, ce n’est peut être pas la plus jolie ville du monde, il ne faut pas exagérer, mais elle a une chance incroyable d’être située dans un décor de rêve. La montagne et la mer, c’est toujours beau, c’est toujours attirant. Peu de grandes villes ont cette chance. De plus, c’est une cité à dimension humaine, on a pu se rendre compte qu’en peu de temps, il était possible de la découvrir et de rapidement s’y repérer. De plus, en sortant un peu du Cap, il est possible d’aller à la découverte de vignobles, de superbes plages, et surtout de la formidable péninsule qui mène au monument et mythe du monde de la marine et des explorateurs, le Cap de Bonne Espérance que nous aurons l’occasion de visiter le lendemain.

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Alors à votre tour, cap sur le Cap…!!