Le Gobi..un désert pas comme les autres. 🇲🇳

Mercredi 8 août 2018

3ème jour de notre voyage en Mongolie..après notre traditionnel p’tit déj, façon mongol, toujours à la mode mouton bouilli et crème de lait de Yak, nous voilà repartis pour la piste, en petit convoi, direction Dalanzadgad et le Gobi.

Nous sommes suivis et précédés par quelques collègues coréens et chinois. Nous avions appris la vieille que la route risquait d’être difficile, et que nous risquions de nous embourber, suite aux inhabituelles pluies de la semaine passée. Il est donc plus prudent de se grouper au cas où nous aurions besoin d’aide pour nous tirer d’un mauvais pas. On croise quelques chameaux , ça change un peu des vaches, chèvres et moutons.

 

Les routes sont encore plus difficiles que les deux jours précédents. Après une heure 30 de pistes de plus en plus compliquées, qui secouent de plus en plus, nous faisons escale à DalandzadGad. Nous sommes encore plus au sud, on se rapproche de la frontière chinoise. Jamais nous n’avons été si proches de ce voisin immense. Il est presque midi, on en profite pour se restaurer et reprendre de l’essence. Le carburant coute l’équivalent de 0,74 euros. pas cher pour nous mais suffisamment élevé pour la population locale dont le salaire moyen n’excède pas 300 euros.

On reprend la route..il y a eu de grosses inondations il y a 15 jours et les routes sont effondrées, les pistes complètement défoncées, les rares poteaux électriques mis à mal. Nous allons voyager ainsi toute la journée, pas un mètre de bitume jusqu’au bout. On commence à s’y habituer. Les heures passent, les kilomètres trépassent..dans ce pays, on ne compte pas en distance mais en temps. Tout près de l’arrivée, une fois de plus, notre incroyable chauffeur change de direction sans raison apparente (lui, seul, sait pourquoi) et heureusement, la route ne sera plus très longue pour arriver à notre campement semi-nomado-touristique qui se trouve à peine à 2 kms de la « grande route ».

Nous nous installons et reprenons le 4X4 pour nous enfoncer dans la montagne et crapahuter dans le canyon de Yol, lui aussi raviné par les fortes pluies. Comme des petits cabris, il nous faut sauter souvent par dessus le ruisseau pour progresser dans la gorge. Pris par la pluie et le tonnerre qui grondait autour de nous, nous décidons de rebrousser chemin tant ce canyon est interminable même s’il est magnifique tout du long. Cela nous a fait du bien d’aller nous balader après cette interminable journée de voiture, même si les conditions météos n’étaient pas optimales.

Retour au campement où nous en profitons pour aller visiter le musée de la nature, très sympa. Cela nous donne un aperçu de la faune et la flore qui vit et existe en Mongolie. Puis repas et dodo dans notre yourte…si les coréens d’à coté veulent bien s’arrêter de boire et faire la fête!!!! Heureusement que Borgos, notre guide, qui parle couramment leur langue, décide d’aller y mettre un peu d’ordre.

Jeudi 9 août 2018

Départ 9h, nous nous dirigeons vers l’ouest, direction Bayandalaï. Les couleurs du lever du soleil, sur la steppe, sont magnifiques. Rapidement, la route qui est encore bitumée à ce moment là, se complique, elle est même coupée à certains endroits à cause des intempéries. C’est très impressionnant, des morceaux entiers de bitumes sont arrachés. Nous attaquons la piste un peu plus loin, la steppe est grandiose avec l’Altaï à l’horizon. Heureusement, Ogii, notre Sebastien Loeb du Gobi veille au grain. La veille au soir, très tard, il était retourné à la « grande ville » pour réparer un longeron après un choc violent au sortir d’un dos d’âne.

On traverse Bayandalaï pour acheter notre repas de midi. La piste que nous reprenons est incroyablement difficile. Les pluies diluviennes des jours précédents ont raviné le paysage. Notre chauffeur cherche en permanence son itinéraire. Rien n’est défni, on fait des bonds dans notre 4X4. De temps en temps, on aperçoit quelques yourtes sur les cotés, loin de tout. On s’arrête dans l’une d’entre elles, où nous accueille une famille très sympa, plusieurs générations regroupées sous le même toit.

La grande de la famille part faire des études à UB à la rentrée prochaine, des études d’économie. La Yourte est équipée d’une parabole et de panneaux solaires, on va devoir s’habituer à ces anachronismes. Nous sommes un peu naïfs et pensons à tort que les nomades vivent encore comme il y a 50 ans, sans électricité ni télé.

Nous continuons à cheminer difficilement dans une vaste plaine coincée entre deux massifs montagneux, l’Altaï et le Gobi Altaï. Un pauvre panneau antédiluvien, dont l’écriture cyrillique est à moitié effacée nous indique que notre destination est encore à 75 km, une éternité en Mongolie. On s’arrête pique-niquer dans un canyon, l’Okhin Khötöl,  tout juste praticable pour notre véhicule. Quelques mouflons nous narguent, cachés dans les cavités des parois des parois rocheuses environnantes . IL nous faut sortir les zooms et les jumelles pour enfin les apercevoir.

Une fois rassasiés, on reprend la piste où rapidement, nous admirons les premières dunes du Gobi, irréelles tant la verdure s’interrompt brutalement et reprend juste après pour grimper sur les flancs de la dernière forteresse montagneuse avant la Chine. C’est comme un ruban sablonneux qui se serait posé là par magie, long de 220 km, large de 15 km et haut au max de 400m. Pour exemple, la dune du Pilat est haute de 106m.

Après nous être installés au Gobi Erdene, un camp de yourtes plutôt confortable, avec sanitaires et douches pour une fois, nous retournons escalader cette dune. En voiture, nous sommes à 15 mn environ du site. La pente de cette gigantesque dune dont on se demande comment elle est arrivée là, si loin de la mer, est incroyablement raide. Le vent et la pluie qui s’intensifient après l’arrivée de l’orage, nous cinglent le visage et les mollets.  Il faut monter pratiquement à 4 pattes, on fait pratiquement du surplace, le sable fin nous fait reculer autant qu’avancer. Des pauses sont nécessaires, le souffle se fait court tant la pente est abrupte.

On utilise les pas de nos prédécesseurs pour mieux prendre appui. On se suit en convoi, inutile d’essayer de dépasser celui qui souffre devant nous, on n’est pas en meilleure posture. Enfin on atteint le sommet, on rejoint un groupe d’espagnols arrivés juste avant nous. La vue est exceptionnelle, d’un coté, lunaire, avec des dunes à perte de vue, travaillées par le vent, de l’autre, l’horizon à perte de vue. L’orage gronde, la pluie s’intensifie, on n’avait pas prévu l’équipement adéquat pour ce genre d’intempéries, on décide de redescendre, c’est bien plus facile, on se met même à courir dans la descente.

Après une douche chaude, (enfin) et un repas buffet, où nous côtoyons toutes sortes de nationalités, nous ne trainons pas pour aller apprécier le matelas un peu plus souple de notre yourte. Les coréens ont l’air plus calmes, peut être ont-ils eu quelques consignes?!

vendredi 10 août 2018

Réveil après une nuit agitée, tempête, pluie, vent, coréens saouls, nous avons eu droit à la totale. Malgré tout, c’est une journée assez peinarde qui s’annonce, nous n’allons pas monter dans le 4X4 aujourd’hui.

Ce matin, il est prévu de faire du chameau. La balade est prévue vers 11h00, elle devrait durer 1h30. Il fait très chaud, nous sommes escortés par notre guide et le propriétaire des chameaux. L’impression est très étrange entre les deux bosses, comme un tangage, mêlé d’un roulis. Très différent du cheval..Nous longeons les dunes pendant une heure au moins, on a tout le temps d’admirer le paysage, au milieu de la steppe toujours grandiose et magnifique, à perte de vue.

L’après-midi, nous partons à 3 faire une randonnée..objectif les dunes que nous n’atteindrons jamais, dans le Gobi, on croit que tout est près parce que visible à perte de vue..erreur, on n’en voit jamais le bout, on n’y arrive jamais.  Presque 15 km tout de même de rando au milieu de nulle part, au milieu de la steppe, des chameaux et des yourtes..ça a vraiment été une superbe journée, presque  tranquille.

Samedi 11 août 2018

Nuit difficile pour Nath, une sorte de virus, genre gastro..beaucoup de vent aussi cette nuit et ce matin, au réveil, le ciel est plutôt menaçant. Borgo a quelques craintes pour cette journée, concernant les routes. Certaines inondations peuvent avoir bloqué quelques routes, on verra!

Départ 8h30, plus tôt que d’habitude.Les 1ers kms de piste sont très difficiles, presque 20km entre les montagnes, nous sommes rapidement à nouveau dans la steppe, on croise beaucoup de chevaux, plus petits que ceux que l’on a l’habitude de croiser chez nous.

En fin de matinée, comme un peu tous les jours, nous nous arrêtons dans une famille, dans leur yourte. Une famille avec 3 enfants à qui nous offrons les petits cadeaux que nous avons ramenés de France. Comme dans toutes les familles, il y a toujours une yourte-cuisine, avec le poêle et tout le matériel nécessaire pour faire la cuisine. C’est là qu’on a gouté l’alcool de lait (de jument fermenté), glups, des gâteaux durs comme de la pierre, du lait chaud de yak. La famille, comme d’hab, est super sympa, super accueillante. Eux aussi, sont bien équipés, les panneaux photovoltaïques servent à alimenter en électricité une machine à laver. Cela nous surprend quand même..

A Bulgan, nous nous arrêtons pour le déjeuner, riz, légumes et mouton et repartons une heure plus tard pour nous rendre à Bayanzag, les falaises flamboyantes, comme un petit air d’Arizona et Bryce Canyon, pour ceux qui connaissent.

On rentre se coucher, de plus en plus tôt, il n’est même pas 8h..Il n’ y a que cela à faire quand on a crapahuté toute la journée. On reprend la route demain en direction du nord, dans quelques jours, nous serons à Kharkhorin, l’ancienne capitale mongole.. Encore de belles aventures en perspective.

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