Sur le toit de la CorseđŸ‡«đŸ‡·

LE MONTE CINTO

Vendredi 3 septembre 2021

AprĂšs ĂȘtre allĂ©s dĂ©jĂ  en Corse au mois de mai de la mĂȘme annĂ©e, nous sommes revenus sur l’üle de beautĂ©. Nous sommes lĂ , non pas pour simplement nous promener, mais pour escalader le sommet de l’üle, le Monte Cinto. Nous ne serons en Corse que 3 jours, voilĂ  pourquoi nous avons dĂ©cidĂ© de prendre l’avion depuis Lyon jusqu’à Ajaccio.

ArrivĂ©s sur le sol Corse , nous allons rĂ©cupĂ©rer notre voiture de location, une Corsa toute Ă©lectrique. Une toute nouvelle expĂ©rience pour nous. Nous avons environ 150 km Ă  effectuer pour nous rendre dans notre refuge, le chalet d’Asco, lieu de dĂ©part du trek qui va nous mener au sommet du Monte Cinto. On verra si l’autonomie annoncĂ©e de 220 km, suffiront pour nous rendre au refuge.

Sur la route du sommet de la Corse, se trouve Corte, oĂč nous Ă©tions dĂ©jĂ  il y a quelques mois lorsque nous y avons passĂ© 15 jours. A l’époque, nous n’avions pas eu le temps de bien visiter la ville et encore moins le musĂ©e. Nous mettons notre vĂ©hicule Ă  recharger, je vous rappelle que nous avons un vĂ©hicule Ă©lectrique
on se promĂšne dans Corte avant de trouver un petit resto sympa.

Le musĂ©e de la Corse, que nous visitons en dĂ©but d’aprĂšs-midi est trĂšs sympa. Il y a une exposition permanente et rĂ©guliĂšrement quelques expositions temporaires. A ce moment lĂ , l’exposition est consacrĂ©e Ă  Matisse, qui a sĂ©journĂ© un certain temps en Corse et en a profitĂ© pour peindre l’üle dont il Ă©tait tombĂ© amoureux. TrĂšs sympa


On reprend notre vĂ©hicule entiĂšrement chargĂ©, on a rĂ©cupĂ©rĂ© plusieurs dizaines de kilomĂštres d’autonomie, pour rejoindre le Chalet d’Asco en dĂ©but de soirĂ©e.

Notre trek va dĂ©buter le lendemain et nous nous installons tranquillement dans notre chambre. La vue depuis notre chambre est sympa. On commence Ă  ranger et Ă  vĂ©rifier nos affaires, celles qui vont nous servir le lendemain dans la montagne. On commence Ă  ĂȘtre rodĂ©s, nous avons dĂ©jĂ  escaladĂ© le Canigou cette annĂ©e dans les PyrĂ©nĂ©es. Le Monte Cinto est Ă  la mĂȘme altitude, environ 2700 m, le dĂ©nivelĂ© sera pratiquement le mĂȘme, environ 1400m. Les difficultĂ©s semblent un peu similaires. On verra demain si le Monte Cinto est aussi difficile que ne l’annoncent les diffĂ©rents guides.

Nous profitons de notre soirĂ©e dans le refuge pour nous reposer, manger un petit morceau. Le lendemain, il va falloir se lever tĂŽt, la nuit sera un peu Ă©courtĂ©e, nous ne voulons pas dĂ©marrer trop tard, l’aller-retour jusqu’au Monte Cinto risque de durer plus de 10 heures. La mĂ©tĂ©o s’annonce plutĂŽt clĂ©mente dans la matinĂ©e mais risque de se dĂ©grader dans l’aprĂšs-midi, au moment oĂč se fera l’ascension finale. Quelques orages sont mĂȘme annoncĂ©s qui ne nous rassurent pas vraiment.

Samedi 4 septembre 2021

Lever vers 6h00, nous descendons prendre le petit-dĂ©jeuner bien copieux. Il nous faut prendre des forces pour affronter la terrible montagne. Nous avons prĂ©vu en plus, quelques provisions et plusieurs litres d’eau pour notre expĂ©dition.

Le dĂ©part se fait juste Ă  cĂŽtĂ© du refuge, le dĂ©but du parcours se fait dans les bois, le chemin est tracĂ© impeccablement, nous allons suivre l’itinĂ©raire du GR20. Les premiĂšres vĂ©ritables pentes n’arriveront que plus tard. L’aller-retour fait environ 14 km, ce qui signifie 7 km aller et autant retour. Pour l’instant, il y a encore de la vĂ©gĂ©tation mais cela ne va pas durer
bientĂŽt cela sera un pierrier, difficilement franchissable. Les premiĂšres difficultĂ©s vont bientĂŽt arriver, des pentes raides, des cailloux qui roulent, des genoux qu’il faudra lever plus haut. Il y’a mĂȘme Ă  certains endroits, des chaĂźnes pour nous aider Ă  gravir certains raidillons.

La moyenne est faible..pas plus de 2 km/h, et encore, pas tout le temps. De temps en temps quelques petites chutes d’eau et cascades viennent quelque peu embellir l’ariditĂ© du paysage. La vue, lorsque l’on se retourne, devient de plus en plus belle. On grimpe doucement, certaines portions deviennent de plus en plus raides mais on s’accroche. On fait souvent des pauses, on est encore loin du sommet.

L’application que l’on utilise pour effectuer le trek nous renseigne parfaitement sur notre position et altitude, il en reste encore beaucoup Ă  effectuer. Nous ne sommes pas nombreux sur le parcours, le plus souvent d’autres couples, avec leurs bĂątons et leurs sacs Ă  dos remplis de victuailles et de vĂȘtements de rechange.

Quelques heures et kilomĂštres plus tard, toujours dans un dĂ©cor quasi lunaire, nous nous rapprochons de la bifurcation qui va nous mener au Cinto, le Bocca Crucceta, le col qui va nous mener au Cinto. Nathalie dĂ©cide de m’attendre et me laisse finir l’ascension du sommet. Celui ci va se rĂ©vĂ©ler trĂšs difficile d’autant que la mĂ©tĂ©o, comme prĂ©vue, se dĂ©grade. Le ciel s’assombrit, les orages menacent, la montĂ©e va ĂȘtre pĂ©rilleuse. Ça n’était pas tout Ă  fait prĂ©vu comme ça mais je tiens malgrĂ© tout Ă  poursuivre jusqu’au sommet.

Pour commencer, avant de monter, il va falloir d’abord redescendre, perdre un peu de dĂ©nivelĂ©. Ça ne m’arrange vraiment pas mais tant pis, allons-y quand mĂȘme. Le chemin pour accĂ©der au sommet est bien balisĂ©, heureusement. Sur le circuit se trouve le lac Cintu, bleu-vert.

Nous ne sommes plus sur le GR20, juste une petite entorse par rapport au circuit de grande randonnĂ©e. Je croise deux personnes Ă  peine sur l’itinĂ©raire, qui eux descendent pendant que je suis en train de monter. Il faut absolument ne pas perdre de vue le repĂšre suivant avant de continuer. La brume et le mauvais temps s’intensifient. Je sais dĂ©jĂ  que quand j’attendrai le sommet, je n’aurai pas la vue espĂ©rĂ©e
je continue quand mĂȘme. Il restera la satisfaction d’avoir atteint le sommet de la Corse, mĂȘme si j’avais espĂ©rĂ© avoir une mĂ©tĂ©o plus clĂ©mente.

Le sommet, comme souvent est plus banal qu’on ne l’imagine. Juste quelques pierres et une petite croix recouvert de bouts de tissus abĂźmĂ©s par le vent et la pluie. Je reste environ 15 mn et je finis par redescendre. Aucune chance d’avoir une meilleure vue, le brouillard s’est encore renforcĂ©, on entend mĂȘme des coups de tonnerre menaçants au loin
pas rassurant.

Quelques 30 mn plus tard, je retrouve Nathalie et nous entamons la descente pour revenir au refuge. Nous allons Ă  prĂ©sent entamer un long parcours de 7 km, difficile, pentu par moments, mouillĂ© et donc glissant, qui nous prendra Ă  nouveau quelques heures, pas forcĂ©ment plus facile que la montĂ©e.. avant de vraiment dĂ©marrer nous en profitons pour pique-niquer, reprendre des forces et nous dĂ©barrasser de quelques centaines de gramme. Ça sera toujours cela


Il est plus de 17h, nous arrivons enfin Ă  notre refuge, la descente a paru interminable, incroyablement longue mais nous sommes contents d’y ĂȘtre arrivĂ©s. Avant de regagner notre chambre, nous avalons une petite gaufre. Un bon bain nous relaxe et nous rĂ©chauffe. Ce soir, nous avons prĂ©vu de manger dans l’hĂŽtel, le repas est traditionnel, soupe, truffade façon Corse, ça nous fait du bien Ă  l’issue de cette journĂ©e longue, difficile mais superbe. On en a bavĂ© mais sommes ravis de notre expĂ©dition. Demain nous rentrons chez nous, nous mettrons quelques jours Ă  nous en remettre, surtout musculairement mais nous en garderons un souvenir incroyable.

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