LE MONTE CINTO
Vendredi 3 septembre 2021
Après être allés déjà en Corse au mois de mai de la même année, nous sommes revenus sur l’île de beauté. Nous sommes là, non pas pour simplement nous promener, mais pour escalader le sommet de l’île, le Monte Cinto. Nous ne serons en Corse que 3 jours, voilà pourquoi nous avons décidé de prendre l’avion depuis Lyon jusqu’à Ajaccio.
Arrivés sur le sol Corse , nous allons récupérer notre voiture de location, une Corsa toute électrique. Une toute nouvelle expérience pour nous. Nous avons environ 150 km à effectuer pour nous rendre dans notre refuge, le chalet d’Asco, lieu de départ du trek qui va nous mener au sommet du Monte Cinto. On verra si l’autonomie annoncée de 220 km, suffiront pour nous rendre au refuge.
Sur la route du sommet de la Corse, se trouve Corte, où nous étions déjà il y a quelques mois lorsque nous y avons passé 15 jours. A l’époque, nous n’avions pas eu le temps de bien visiter la ville et encore moins le musée. Nous mettons notre véhicule à recharger, je vous rappelle que nous avons un véhicule électrique…on se promène dans Corte avant de trouver un petit resto sympa.
Le musée de la Corse, que nous visitons en début d’après-midi est très sympa. Il y a une exposition permanente et régulièrement quelques expositions temporaires. A ce moment là, l’exposition est consacrée à Matisse, qui a séjourné un certain temps en Corse et en a profité pour peindre l’île dont il était tombé amoureux. Très sympa…
On reprend notre véhicule entièrement chargé, on a récupéré plusieurs dizaines de kilomètres d’autonomie, pour rejoindre le Chalet d’Asco en début de soirée.
Notre trek va débuter le lendemain et nous nous installons tranquillement dans notre chambre. La vue depuis notre chambre est sympa. On commence à ranger et à vérifier nos affaires, celles qui vont nous servir le lendemain dans la montagne. On commence à être rodés, nous avons déjà escaladé le Canigou cette année dans les Pyrénées. Le Monte Cinto est à la même altitude, environ 2700 m, le dénivelé sera pratiquement le même, environ 1400m. Les difficultés semblent un peu similaires. On verra demain si le Monte Cinto est aussi difficile que ne l’annoncent les différents guides.
Nous profitons de notre soirée dans le refuge pour nous reposer, manger un petit morceau. Le lendemain, il va falloir se lever tôt, la nuit sera un peu écourtée, nous ne voulons pas démarrer trop tard, l’aller-retour jusqu’au Monte Cinto risque de durer plus de 10 heures. La météo s’annonce plutôt clémente dans la matinée mais risque de se dégrader dans l’après-midi, au moment où se fera l’ascension finale. Quelques orages sont même annoncés qui ne nous rassurent pas vraiment.
Samedi 4 septembre 2021
Lever vers 6h00, nous descendons prendre le petit-déjeuner bien copieux. Il nous faut prendre des forces pour affronter la terrible montagne. Nous avons prévu en plus, quelques provisions et plusieurs litres d’eau pour notre expédition.
Le départ se fait juste à côté du refuge, le début du parcours se fait dans les bois, le chemin est tracé impeccablement, nous allons suivre l’itinéraire du GR20. Les premières véritables pentes n’arriveront que plus tard. L’aller-retour fait environ 14 km, ce qui signifie 7 km aller et autant retour. Pour l’instant, il y a encore de la végétation mais cela ne va pas durer…bientôt cela sera un pierrier, difficilement franchissable. Les premières difficultés vont bientôt arriver, des pentes raides, des cailloux qui roulent, des genoux qu’il faudra lever plus haut. Il y’a même à certains endroits, des chaînes pour nous aider à gravir certains raidillons.
La moyenne est faible..pas plus de 2 km/h, et encore, pas tout le temps. De temps en temps quelques petites chutes d’eau et cascades viennent quelque peu embellir l’aridité du paysage. La vue, lorsque l’on se retourne, devient de plus en plus belle. On grimpe doucement, certaines portions deviennent de plus en plus raides mais on s’accroche. On fait souvent des pauses, on est encore loin du sommet.
L’application que l’on utilise pour effectuer le trek nous renseigne parfaitement sur notre position et altitude, il en reste encore beaucoup à effectuer. Nous ne sommes pas nombreux sur le parcours, le plus souvent d’autres couples, avec leurs bâtons et leurs sacs à dos remplis de victuailles et de vêtements de rechange.
Quelques heures et kilomètres plus tard, toujours dans un décor quasi lunaire, nous nous rapprochons de la bifurcation qui va nous mener au Cinto, le Bocca Crucceta, le col qui va nous mener au Cinto. Nathalie décide de m’attendre et me laisse finir l’ascension du sommet. Celui ci va se révéler très difficile d’autant que la météo, comme prévue, se dégrade. Le ciel s’assombrit, les orages menacent, la montée va être périlleuse. Ça n’était pas tout à fait prévu comme ça mais je tiens malgré tout à poursuivre jusqu’au sommet.
Pour commencer, avant de monter, il va falloir d’abord redescendre, perdre un peu de dénivelé. Ça ne m’arrange vraiment pas mais tant pis, allons-y quand même. Le chemin pour accéder au sommet est bien balisé, heureusement. Sur le circuit se trouve le lac Cintu, bleu-vert.
Nous ne sommes plus sur le GR20, juste une petite entorse par rapport au circuit de grande randonnée. Je croise deux personnes à peine sur l’itinéraire, qui eux descendent pendant que je suis en train de monter. Il faut absolument ne pas perdre de vue le repère suivant avant de continuer. La brume et le mauvais temps s’intensifient. Je sais déjà que quand j’attendrai le sommet, je n’aurai pas la vue espérée…je continue quand même. Il restera la satisfaction d’avoir atteint le sommet de la Corse, même si j’avais espéré avoir une météo plus clémente.
Le sommet, comme souvent est plus banal qu’on ne l’imagine. Juste quelques pierres et une petite croix recouvert de bouts de tissus abîmés par le vent et la pluie. Je reste environ 15 mn et je finis par redescendre. Aucune chance d’avoir une meilleure vue, le brouillard s’est encore renforcé, on entend même des coups de tonnerre menaçants au loin…pas rassurant.
Quelques 30 mn plus tard, je retrouve Nathalie et nous entamons la descente pour revenir au refuge. Nous allons à présent entamer un long parcours de 7 km, difficile, pentu par moments, mouillé et donc glissant, qui nous prendra à nouveau quelques heures, pas forcément plus facile que la montée.. avant de vraiment démarrer nous en profitons pour pique-niquer, reprendre des forces et nous débarrasser de quelques centaines de gramme. Ça sera toujours cela…
Il est plus de 17h, nous arrivons enfin à notre refuge, la descente a paru interminable, incroyablement longue mais nous sommes contents d’y être arrivés. Avant de regagner notre chambre, nous avalons une petite gaufre. Un bon bain nous relaxe et nous réchauffe. Ce soir, nous avons prévu de manger dans l’hôtel, le repas est traditionnel, soupe, truffade façon Corse, ça nous fait du bien à l’issue de cette journée longue, difficile mais superbe. On en a bavé mais sommes ravis de notre expédition. Demain nous rentrons chez nous, nous mettrons quelques jours à nous en remettre, surtout musculairement mais nous en garderons un souvenir incroyable.