Le pic du Canigou, Canigó en catalan est le plus haut sommet oriental de la chaîne des Pyrénées, sur le massif du Canigou. Il culmine à 2784 mètres. Il fait partie du réseau des Grands Sites de France.
Son sommet se trouve à 200 m d’un quadripoint marquant la limite de 4 communes, Casteil, Taurinya, Valmanya et Vernet-les-Bains. Avec de bonnes conditions atmosphériques, il peut être aperçu deux fois par an au coucher du soleil, depuis Marseille, à 250 km de là. A l’inverse, sa situation offre une vue sur la plaine du Roussillon, voire par temps clair, Barcelona au sud ainsi que les Alpes, voire le massif des Écrins.
C’est ce sommet que l’on a prévu d’escalader le 18 juillet 2021 après quelques étapes dans le Tarn-et-Garonne, le Tarn et une nuitée dans le refuge de Mariailles, une des deux voies d’accès au Canigou, la voie sud. L’autre accès se fait par le refuge des Cortalets, côté nord, voie que nous n’emprunterons pas cette fois ci…une autre fois peut être?
Le Canigou est un véritable symbole national en Catalogne. L’écrivain Rudyard Kipling (nous avons visité sa maison natale à Bombay, Inde)qui séjourna plusieurs fois à Vernet-les-Bains, se déclara lui-même au nombre des loyaux sujets du Canigou.
Vendredi 16 juillet 2021:
La Tour d’Auvergne—->Bruniquel, Tarn-et-Garonne
Première étape ce soir, Bruniquel, dans le Tarn-et-Garonne, un département où, sincèrement, nous ne sommes pas encore allés souvent. Pour nous y rendre, nous allons passer par la Corrèze, et le Lot. Nous passons à l’est de Cahors, sans nous y arrêter, , Caussade, puis Bruniquel, entre Montauban, la préfecture, et Gaillac dans le Tarn.
Bruniquel, Tarn-et-Garonne
Nous séjournons ce soir là dans une chambre d’hôtes plutôt sympa et pittoresque.
Bruniquel est un village classé « plus beau village de France « . Deux imposants châteaux dominent la cité médiévale où nous allons bien sûr flâner et nous promener. Comme souvent, dans ces vieux villages, les ruelles sont pavées et pleines de charme. Cela donne un aspect moyenâgeux très agréable. Nombre de demeures sont du XIVe, XVe et XVIe siècles. Au sommet du village se trouvent le château vieux et le château jeune. De la cour des châteaux, le panorama sur la vallée de l’Aveyron est splendide. Nous assistons par hasard à une répétition du festival lyrique consacré à Offenbach, le Festival des Châteaux de Bruniquel. L’ambiance, l’atmosphère du village nous ont laissés une superbe impression. On reviendra…au moins pour assister au spectacle.
Samedi 17 juillet 2021:
Puycelsi, Tarn
Après notre nuit passée à Bruniquel et un excellent petit-déjeuner, nous prenons la route pour nous rendre à 13 km de là. Nous passons dans le Tarn. Le village de Puycelsi que nous atteignons est également classé « plus beau village de France », il est surnommé la « forteresse des bois », tant il semble sortir comme par magie du cœur de la forêt. Le village est perché sur un éperon rocheux et offre naturellement une superbe vue de la région…jusqu’à l’horizon.
Puycelsi, c’est un havre de paix. Le village semble parfaitement rénové, beaucoup de maisons sont à colombage et étonnamment conservées depuis le Moyen-Âge. Nous étions peu nombreux à nous y promener et nous comptons revenir pour assister au festival de Bruniquel fin juillet…on a repéré un superbe gîte pour on l’espère, l’an prochain.
Castelnau-de-Montmiral, Tarn
23 kilomètres plus loin, en direction du sud, nous nous rendons à Castelnau-de-Montmiral, un autre village classé. Nous sommes toujours dans le Tarn, tout près de Gaillac. Le village de Castelnau fait partie des castelnaux , agglomérations construites par des seigneurs dans l dépendance de leurs châteaux. Celui-ci fut construit vers 1222. Il reste aujourd’hui 3 portes sur 6, dans les remparts qui encerclent le village. Le village est sympa, la pittoresque place de la mairie est bordée de maisons aux façades variées, pierres de taille, pans de bois, briques, appuyés sur des couverts de bois. On a adoré ces 3 petits villages dans le 81 et le 82..😊
Lautrec, Tarn
Nous continuons toujours notre route en direction du sud. Nous passons à côté de Gaillac, direction Castres. En passant à Lautrec, nous apercevons un magnifique moulin et décidons de nous arrêter, même si le temps commence à nous manquer…nous devons être au refuge aux alentours de 19h, un repas y est prévu à cette heure là.
Le moulin à vent de la Salette domine le village de Lautrec, il date de 1688 et est magnifiquement conservé et restauré. Nous effectuons une visite privée avec le « gardien » du lieu, qui nous donne de superbes explications sur le fonctionnement du moulin, qui aujourd’hui bien sûr, n’est plus utilisé comme moulin mais plutôt comme musée.
Deux petites anecdotes nous ont amusées à propos du moulin.
A l’époque, les meuniers étaient des personnes peu recommandables, qui trichaient, volaient les personnes qui leur ramenaient du blé pour le transformer en farine.
Cela a donné à la langue française plusieurs expressions qui existent encore aujourd’hui:
1: se faire rouler dans la farine
2: se faire du blé
Refuge de Mariailles, Pyrénées Orientales
Il nous reste encore 250 km et 3h30 à effectuer, traverser l’Aude et une partie des Pyrénées Orientales (P.O) pour arriver à notre destination finale, le refuge de Mariailles. Ce que l’on ignorait, c’est que nous ne pouvions pas arriver au refuge avec la voiture. Le parking se situe à quelques 5 km du refuge qu’il va falloir rejoindre à pied, avec les bagages sur le dos. Ça va certes nous entraîner pour le lendemain mais franchement, ça n’était pas au programme. Malgré notre arrivée tardive, notre repas nous attend, dehors, sur la terrasse, avec une vue superbe sur la montagne.
Voilà maintenant longtemps que nous n’avons pas dormi dans un refuge. Celui de Mariailles est superbe. Nous allons loger dans un dortoir de 10 couchages environ, ça va nous rajeunir. On a tout prévu bien sûr, le sac de couchage, le petit oreiller gonflable etc…on va être bien.
On ne traîne d’ailleurs pas pour se coucher, le lendemain il va falloir se lever tôt pour attaquer le trek qui risque d’être plutôt long….environ 16 km aller-retour, 1200 m de dénivelé positif et plutôt un pierrier réputé difficile.
Dimanche 18 juillet 2021:
L’ascension du Pic Canigou
Tout le monde dans la chambrée se lève tôt, à peine 6h, et après un petit-déjeuner copieux, nous attaquons notre randonnée en direction de notre objectif situé à 2784m. Rapidement, nous découvrons que le chemin emprunté va être difficile, beaucoup de pierres, un revêtement irrégulier, un dénivelé rapidement important. Heureusement, la météo est plutôt de notre côté.
Une heure 30 après notre départ, la végétation a complètement disparu pour ne laisser place qu’à un paysage plus rocailleux et chaotique. Quand on se retourne, nous découvrons un paysage superbe, presque lunaire, impressionnant. Nous retrouverons ce type de paysage deux mois plus tard, en Corse. Nous croisons quelques couples et individualités mais dans l’ensemble, nous n’étions pas très nombreux à réaliser le trek. Plus nous avançons et plus la pente devient raide et difficile.
Après quelques pauses et quelques heures, nous arrivons au pied du pic. Face à nous, la « cheminée « , c’est le nom donné à la montée finale, qui permet d’arriver au sommet. L’ascension paraît impressionnante, presque verticale et vertigineuse. Il faudra utiliser les mains très certainement et monter doucement, trouver ses marques, ses repères et le trajet idéal, comme à chaque grimpée finale.
Après environ 45 minutes, nous arrivons au sommet. Quelques personnes sont déjà là, en train d’apprécier le paysage et l’horizon lointain. Nous avons de la chance, le temps est magnifique, le ciel est bleu, ce qui nous permet d’apprécier la vue qui est magnifique. Les sommets, en soi, sont souvent un peu décevants, un tas de cailloux ordinaires. Heureusement, il faut regarder au loin à 360 degrés, c’est beau, c’est impressionnant.
Nous restons quelques instants et entamons la descente qui va se révéler presque aussi difficile que la montée. Marcher sur un pierrier raide est toujours risqué et compliqué. Notre moyenne est faible et nous mettrons presque autant de temps à descendre qu’à monter. Nous ne voulons pas prendre de risques, le risque d’entorse est présent.
Nous sommes heureux d’être de retour au refuge, même si nous avons encore quelques km à faire, les bagages sur le dos, pour rejoindre la voiture…et rentrer chez nous en Auvergne.
Nous arriverons tard dans la nuit, fatigués, mais heureux d’avoir vaincu le Canigou.
L’itinéraire que nous avons emprunté, par Mariailles, n’était pas le plus simple. Si vous avez un peu moins l’habitude et êtes moins entraînés, rendez-vous plutôt au refuge des Cortalets. L’itinéraire proposé de ce côté là est plus simple et plus accessible.
Prochain sommet: le Monte Cinto, Corse